Déclaration du CNAC à l’occasion de la Journée de sensibilisation au génocide culturel et du 17e anniversaire de la destruction du cimetière de Djulfa

(OTTAWA – le 8 décembre 2022) – Le 8 décembre 2022 marque le 17e anniversaire de la destruction systématique par l’Azerbaïdjan du cimetière historique arménien de Djoulfa, dans le cadre d’une campagne délibérée visant à effacer les monuments arméniens dans les territoires actuellement occupés par l’Azerbaïdjan.

Au 15 décembre 2005, plus de 200 soldats azerbaïdjanais avaient déjà détruit 10 000 khatchkars (croix en pierre), sculptés à la main de façon magistrale, et dont certaines remontent au 6e siècle.

Reconnus par l’UNESCO comme une expression significative de la culture et de l’histoire arméniennes, les khatchkars sont le symbole de la résilience du peuple arménien et son lien profond avec sa foi chrétienne.

Chaque année, le Comité national arménien du Canada (CNAC) commémore le 8 décembre comme la Journée de sensibilisation au génocide culturel. En cette journée de commémoration et d’action, le CNAC en  appelle au gouvernement canadien pour condamner la destruction du cimetière arménien de Djoulfa et la politique en cours de génocide culturel menée par l’Azerbaïdjan à l’encontre du peuple arménien.

Des années d’indifférence et de négligence de la part de la communauté internationale ont abouti à la guerre d’Artsakh en 2020 où, à la suite de l’agression de l’Azerbaïdjan soutenue par la Turquie, de vastes étendues de terres autochtones arméniennes sont tombées sous l’occupation azerbaïdjanaise.

Après la fin de la guerre, l’Azerbaïdjan a détruit plusieurs sites et monuments religieux et culturels arméniens, tentant ainsi d’effacer les preuves de la présence historique du peuple arménien sur les territoires actuellement occupés par l’Azerbaïdjan.

En janvier 2021, l’Ombudsman de la République d’Artsakh a publié un rapport ad hoc, révélant l’étendue du patrimoine culturel en péril et désormais sous menace directe d’anéantissement et de politique révisionniste par l’Azerbaïdjan.

Le rapport confirme que sur les 4000 sites et artéfacts arméniens, près de 1456 sont aujourd’hui sous occupation azerbaïdjanaise, notamment 161 églises arméniennes, les sites archéologiques de Tigranakert, la grotte paléolithique d’Azokh et 8 musées d’État et leurs 19311 pièces exposées.

Jusqu’à présent, l’Azerbaïdjan refuse de coopérer avec l’UNESCO et d’autres instances internationales pour effectuer une évaluation préliminaire et déterminer le statut des sites culturels arméniens. Le Canada, ainsi que le reste de la communauté internationale, doivent collaborer avec les organisations multilatérales telles que l’UNESCO, afin de tenir l’Azerbaïdjan responsable et d’introduire des mesures visant à sauvegarder le patrimoine culturel arménien séculaire de l’Artsakh et de ses régions environnantes.

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